Je voudrais répondre publiquement à ce message reçu hier. (Je déteste me justifier, c’est vraiment la chose qui m’enquiquine le plus – avec les lessives –, mais je ne veux pas vous sentir chiffonnés pour des malentendus.)

Le lundi 5 janvier, je publiais une vidéo dans laquelle je partageais ma résolution pour la nouvelle année : bouffer plus de culture.
Parce que c’est la culture qui m’a faite,
c’est la culture qui m’a tenue,
c’est par la culture que j’espère, au jour le jour,
et rien ne vaut la culture pour lutter contre le mal.
Je voulais donc m’assurer de lui faire beaucoup de place en 2015.
Le 7 janvier, la connerie a donné un grand coup dans la culture.
Les jours qui ont suivi, je suis restée silencieuse – comme souvent lorsque je n’ai rien à dire. J’étais saturée des déclarations publiques de tout un chacun ; c’était comme si on cherchait à s’attirer une part du gâteau de la douleur universelle.
Et puis le 10, j’ai fait ce petit signe sur les réseaux → « Projet : se mettre tout nu et lire des livres. »
Il y a ceux qui ont compris et les autres. C’est pas grave.
Le 14, je n’ai pas publié de vidéo. Celle sur les cheveux était prête depuis trois semaines, mais je n’allais quand même pas publier ça. Je voulais laisser résonner l’élan de ma résolution (et si les petits djihadistes allaient faire un tour chez les nudistes pour lire Duras ou Pessoa, ça leur passerait l’envie de tuer des rigolos).
Ensuite la vie a repris, et comme je ne parle quasiment jamais d’actualités, je ne me suis pas imaginée en parler cette fois non plus. Pas publiquement.
Je suis qui je suis, je n’ai pas d’obligations envers vous, et c’est pour ça que c’est si bien. On peut s’échanger nos désirs, mais je ne suis pas un distributeur où pianoter un besoin pour me voir instantanément l’assouvir.
Dans le vaste espace médiatique, il y a ceux qui parlent de ce qui arrive et critiquent et s’engagent, et ceux qui comme moi préfèrent dériver ailleurs, découper le réel pour en faire des paillettes d’idéal.
Les victimes de Charlie étaient doués pour les deux.
Qu’ils rigolent en paix.
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